Tout à la fois militant, nunuche et érotisant, Caresser le velours c’est un peu Raisons et sentiments transposé dans l’Angleterre de la fin de l’ère victorienne. Nous sont contées les péripéties d’une jeune écaillère ingénue, Nancy, qui tombe amoureuse de Kitty Butler, artiste du music-hall et travesti. Bientôt les deux amies quittent le bled natal de la provinciale Nancy pour les fanfreluches de Londres, la passion, le West End et sa vie de bohème.
Une manière de roman historique un peu caoutchouteux et édifiant qui se voudrait une plate-forme de la défense des minorités gays et lesbiennes et qui, bien que sa lecture ne soit pas toujours désagréable, ne fait guère preuve d’une grande originalité formelle ni d’une grande vivacité. L’ouvrage gagne en intensité - notamment dans sa seconde partie - quand il explore le grand Londres et confond en un même parcours solitude amoureuse, quête identitaire et règles tacites de l’underworld urbain. Ou encore, quand il joue frontalement la carte du sexe. C’est-à-dire du trouble et de l’initiation. On notera au passage quelques morceaux pas trop mal achalandés (et certainement bien documentés) sur le travestissement et la prostitution, la découverte du night-clubbing libertin et lesbien de la high society de l’époque, et l’usage du godemiché…
Il a été adapté en film (pas trop mal ! !)